Nous voilà donc de retour de notre séjour londonien.
Il me tardait de vous livrer mes impressions après ce concert de samedi.
On plante le décor : problème de métro sur la ligne. Serait-ce l'inévitable point pré-concert ? En tout cas, nous n'avons pas dérogé à la règle cette fois-ci non plus.
Changement de ligne après l'annonce faite, on saute dans une autre rame, presque instinctivement, pour arriver au RAH (l'instinct du fan fait que dans ces cas là, il arrive toujours au saint des saints, sans prendre un plan). Dès l'ouverture des portes de la rame, trajet au pas de course dans les interminables couloirs carrelés londoniens. Bientôt la lumière, le bout du tunnel, guidés pas un son très familier : un guitariste avait planté, là, son ampli et avait spécialement adapté son répertoire en voyant les fans passer devant lui. Motivés donc par les dernières notes de "White Room" et l'intro de Layla, nous regagnons alors la surface.
Les quelques centaines de mètres qui séparent la bouche du métro de la salle mythique, ont dû être parmi les plus rapidement parcourus. Le temps de jeter un oeil aux places, je remarque que, pour une fois, nous rentrons par le côté gauche, porte A, juste à côté de l'entrée Scène…
Ambiance feutrée, présentation des places à l'ouvreuse, on reprend une dernière bouffée d'air avant de pousser la dernière porte et de gravir les quelques marches qui montent au niveau de l'Arena. Les habitués connaissent l'impression particulière qui vous envahit lorsque vous pénétrez dans la salle mais cette fois-ci, en entrant et en faisant directement face à l'audience, je ne saurais vous retranscrire cette sensation avec précision. Un point m'a frappé et je n'avais jusque là, jamais vu ça au RAH : la salle est déjà remplie à 95% pour la première partie. Je me souviens par exemple que pour Robert Cray, les côtés et surtout l'Arena étaient très clairsemés. Cette fois-ci, rien à voir.
Le temps d'acheter deux programmes et de revenir à notre place, un coup d'oeil à gauche, à droite. La lumière se tamise et les applaudissements retentissent au fur et à mesure que le groupe d'AFL entre sur scène. Un brin de causette, le père Andy annonce qu'il a 45 minutes et commence à faire ronronner son ampli (tête + hp en fait), le son est énorme (enfin, moi j'adore
).
Je crois qu'il a su capter très vite l'assistance qui n'était pas réticente pour un sou. Set habituel AFLien mais avec quelques autres morceaux, il faut le noter. C'est bien la première fois où j'ai vu le RAH applaudir autant pour une première partie.
Pour ceux qui ne connaissent pas Mister Fairweather-Low en tant qu'artiste solo, sachez que c'est le jour et la nuit avec sa présence volontairement effacée aux côtés d'Eric. Comme le disait avant moi Cyril, la blague de "Another Brick In The Wall" était très bonne mais lorsque qu'il s'est baissé pour attraper et nous montrer que lui aussi avait un tapis persan pour jouer, l'audience s'est esclaffée en voyant cette mini descente de lit d'une quarantaine de centimètre. Joli clin d'oeil plein d'humour à notre cher EC… Je me demandais si l'absence de clavier ne changerait pas la donne lors de son set - Chris Stainton ayant un petit truc à faire juste après - mais la présence d'un saxo amena une couleur très intéressante. Fin du set, Andy aura bien fait ses 45 minutes, la lumière se rallume, changement de matériel sur scène. Au passage, j'en profite pour voir qui remplace Lee Dickson, ils sont deux : un pour les guitares et un jeune pour le micro.
Les lumières se tamisent à nouveau, la pression monte, tout le monde scrute le côté droit, une guitare est passée à un homme qui avance ; plus de doute.
Cris, applaudissements, flashes, les premières notes retentissent avec un excellent son. Je ne reviendrai pas en détail sur la setlist, je citerai "Hootchie Cootchie Man" avec sa nouvelle rythmique, "Old Love" qui a franchement était LE morceau de la soirée, une tuerie notamment au niveau du chant, qui m'a rappelé "River Of Tears" en 98 au Zénith mais surtout au niveau des soli d'Eric et, plus particulièrement, de celui de Tim Carmon durant lequel l'accompagnement avait des sonorités très hispanisantes. Je n'ai pas retrouvé la longueur qui se faisait habituellement ressentir au moment du solo clavier.
Le set acoustique m'a paru plus conséquent qu'à l'accoutumé. J'aurais peut être retiré "Driftin". "Still Got The Blues" me semble avoir été particulièrement bien reçu. Eric préféra pour ce soir là également, la version "karaoké" de "Layla". A noter que notre guitariste a été assez embêté, lors du set acoustique, par le micro de la Martin qui, je pense, devait bouger : Eric tentant de remédier à ce problème plusieurs fois en passant son doigt entre la corde et la partie supérieure de la rosace et finalement, ça a tenu bon. J'ai particulièrement apprécié "When Somebody Think You are Wonderful" qui reste mon préféré du dernier opus.
Retour à l'électrique juste après un "Loving My Badge" lancé par une fan allemande et une magnifique performance de la cabine Leslie. Un délice !
Le grand retour de "Tearing Us Apart" - moment de gloire de Michelle John - qui rebooste l'ambiance après le "Wonderful Tonight" adoré du forum (j'ai eu une pensée amusée pour vous tous en imaginant vos commentaires probables
. "Little Queen Of Spade" ou le pendant électrique du blues acoustique solo. Les deux derniers morceaux "Cocaine" et "Crossroad" ont été le moment de communion, dans une ambiance exaltée. Beaucoup de personnes dansaient, j'ai même entendu dire "Je ne savais pas qu'on pouvait danser sur du Clapton !"
Petit bilan de la soirée : je ne vous la jouerai pas "Ah oui, c'était le plus beau concert de ma vie", j'en conclurai seulement que :
EC n'a pas besoin d'un second guitariste, son jeu était beaucoup plus inspiré mêlant rythmiques bien moins classiques, solos plus péchus et semble-t-il, une grande décontraction.
Les arrangements étaient sensiblement différents : "Hootchie Cootchie Man" "Old Love" entre autre, ce qui m'a beaucoup étonné, loin de la routine qui peut s'installer d'une tournée à l'autre, à tel point que si la setlit reste sensiblement la même, je n'ai pas était "déçu", dans ces conditions, de la retrouver cette année.
Deux points intéressants qui me reviennent en tête : il y a eu un morceau au cours duquel la rythmique semblait s'arrêter pour reprendre de plus belle, ajoutant une pointe épicée à l'ensemble (il faut que je retrouve lequel) et un solo que Mister Eric a fait, presque dans sa totalité, en tournant le dos au public.
J'aurais bien aimé qu'Andy vienne sur scène pour le rappel, peut être pour une prochaine fois.
Chapeau bas Eric, on a passé deux heures de folie grâce à toi !
Pour les spécialistes : notre guitariste était vêtu d'une chemise classique gris anthracite, d'un jean et chaussé de Visvim. Une chaine autour du cou et sur sa chemise, bien en évidence, le collier bleu Visvim, reprenant les couleurs de la Daphnee Blue.